4 avr 2011 Galerie Audrey marty

Petite-fille du grand collectionneur belge d’Art Contemporain, Philippe DOTREMONT, j’accueille  aujourd’hui dans ma galerie des artistes, peintres et sculpteurs, dont j’ai rencontré le travail avec émotion.

Ils sont français ou étrangers, cotés ou émergents, mais tous ces artistes partagent le même besoin impérieux de transcrire  leur vision du monde dans la matière et de nous la donner à voir.

Je peux dire qu’ils et elles m’ont choisie autant que je les ai choisis.

Entrez, passez de l’autre côté du miroir, et laissez-vous surprendre …

Audrey MARTY

 

 

Interviewée en mars 2011 par tugdual Ruellan, Audrey Marty se révèle :

Audrey Marty, vous avez ouvert La Petite Galerie en novembre 2010 à Saint-Malo. Quelle ambition portez-vous ?
Il y a bien sûr l’idée de promouvoir des artistes mais il y a d’abord une passion. L’art m’a apporté certaines des plus belles émotions de ma vie et je souhaite aujourd’hui partager ce ressenti, le faire vivre à d’autres. Enfant, j’ai baigné dans le monde de l’art grâce à mon grand-père, Philippe Dotremont, collectionneur passionné d’art contemporain. Il m’a transmis ce goût pour l’esthétique, le beau. On a besoin de tout cela dans la vie pour être bien…

Dans quoi s’enracine votre projet ?
Il est né d’abord d’une indignation face à l’art marchand – trop souvent, l’art est cantonné à son aspect commercial et marchand – d’une indignation face au discours et au jargon qui enferment l’art. Pour aborder l’art, il y a la manière technique qui suppose un bagage, une connaissance. Il y a aussi cette manière spontanée qui m’intéresse davantage et qui privilégie ce que l’on ressent. Regarder une œuvre d’art, c’est rêver, se poser, partir pour un voyage immobile à la rencontre d’un univers soudain à notre portée. Il y a juste à regarder, à ressentir, à absorber. Ce n’est pas plus compliqué que ça !

Que voit-on à La Petite Galerie ?
Je veux montrer du beau qui génère de l’émotion. Je cherche ce qui relie, qui rassemble, qui épanouit. Je suis à la recherche d’un art qui rapproche les êtres. Je ferai tout pour créer de l’émotion positive, une galerie joyeuse avec un art intemporel (tant pis pour la mode !) et une dimension poétique (pas dans l’air du temps non plus mais tellement nécessaire ! L’art porte en lui une forme d’humanisme ; au-delà de l’œuvre d’art, il y a une relation, un partage entre les êtres, entre celui qui regarde et celui qui crée, qui donne à regarder. Avoir une œuvre d’art chez soi, c’est instaurer un dialogue avec un autre… mais également avec soi-même.

On vous dit faisant partie de ces nouveaux galeristes qui bougent, ne restent pas dans leur galerie…
J’aimerais désacraliser l’approche de l’œuvre d’art et créer une dynamique en inscrivant la Petite Galerie dans la cité. Comme dans une librairie, on doit pouvoir entrer dans une galerie sans hésiter. C’est un lieu hors du temps, loin des soucis quotidiens, hors de l’utile et du fonctionnel. Je suis ouverte aux rencontres et j’aimerais développer des partenariats, par exemple avec des écoles pour accueillir des enfants ; des échanges pour favoriser l’approche de l’art, la rencontre avec des artistes.

Qui accueillez-vous à La Petite Galerie ?
Je souhaite promouvoir des artistes débutants qui n’ont jamais exposé en galerie et les accompagner dans leur démarche mais aussi des artistes confirmés qui partagent mon projet. J’expose avant tout mes coups de coeur, des artistes rencontrés dans mes différentes pérégrinations. Souvent, les artistes ont besoin d’être accompagnés, soutenus dans leur démarche. Je les rencontre chez eux ; ils m’intéressent dans leur démarche de vie, au-delà de ce qu’ils produisent… dans leur humanité.

Où en est l’art en Bretagne ?
J’y ai découvert un foisonnement de créations et d’initiatives. Je propose de lancer un collectif pour valoriser les réalisations des artistes de l’Ouest : peintres, sculpteurs, laqueurs, céramistes, photographes… En privilégiant l’art contemporain, du figuratif à l’abstrait. Une première rencontre est proposée du 15 octobre au 15 novembre, ex Fleurs du sillon à Saint-Malo. Pendant un mois, chacun disposera de son espace d’exposition. Sont d’ores et déjà intéressés : Stéphanie Quinot, peintre de marines (Vannes), Armel Hédé, céramiste raku (Saint-Juvat), Sandrine Bihorel, peintre ornementaliste (Bazouges-la-Pérouse), François Bihorel, écrivain voyageur, photo reportage en peinture (Bazouges-la-Pérouse), Mireille Jobbé-Duval, terres cuites (Saint-Malo), Marie-Christine L’Hostis, terres cuites (Morlaix), Gine Popille, laques contemporaines (Plouha), Nolwenn Guillou, peintures à l’huile et gravures (Quimper), Perinne Auré, peintre (Ile de Groix), Irène Lussou, sculpteur bronzes, terres, bronze avec bois flotté (Brest), Mara Dominioni, sculpteur terre, plâtre, bronze, marbre de Carrare (Châteaugiron) ainsi qu’Anita Travadel, peintre (Sables-d’Olonne).

Propos recueillis par Tugdual Ruellan – mars 2011.